Tonte ou couverture pour mon cheval cet hiver ?

En dessous de 5°, le cheval va donc naturellement s’adapter pour ne pas avoir froid. Il peut ainsi tenir jusqu’à des températures proches de -10° sans souffrir, à condition d’être bien nourri et de pouvoir s’abriter en cas d’intempéries. Les chevaux n’ont donc pas attendu l’intervention de l’homme ni les couvertures pour résister au froid en hiver !

Il peut en effet être pertinent de se poser la question sur la réelle utilité de la tonte et sur ses conséquences pour le cheval.

Un cheval tondu devra obligatoirement être couvert, 24H/24 et 7J/7 ce qui n’est pas sans poser de problème. La couverture, pas toujours adaptée, pas toujours bien taillée n’est donc pas forcément confortable à porter en permanence pour le cheval (pressions, frottements, limitation des mouvements etc).

De plus, la couverture empêche les poils de jouer leur rôle d’isolant : écrasés par le poids de la couverture, les poils sont privés de leur fonction érectile. C’est à dire qu’ils ne peuvent plus se dresser en fonction de la température ambiante du moment, donc le cheval ne peut plus réguler correctement sa température corporelle ni s’adapter seul aux variations. Il devient donc intégralement dépendant de l’homme qui doit pouvoir au cours d’une même journée, changer sa couverture en fonction de la température. Pas simple.

Enfin, il faut savoir que le cheval ne peut pas réguler la température d’une partie de son corps. Il ne peut pas choisir de ne réchauffer que son encolure, ses membres ou son ventre. Pour réchauffer les parties non couvertes, il va donc réchauffer tout son corps et donc finir par avoir trop chaud sous sa couverture… Encore une fois, cela créé de l’inconfort pour le cheval et un stress thermique.

NB : Avoir trop chaud est pire qu’avoir froid pour un cheval ! Il faut toujours veiller que le cheval n’ait pas trop chaud sous la protection surtout si la météo change dans la journée.

3 . Poser le pour et le contre :

Une fois que l’on connaît tous les inconvénients liés à chaque décision, il est donc possible de peser le pour et le contre et de prendre une décision éclairée.

• C’est peut-être possible de ne pas tondre son cheval, parce qu’il ne produit pas un poil particulièrement épais, parce qu’il a un exercice modéré et parce qu’il ne transpire pas beaucoup.
• Peut-être est-ce à nous de nous adapter à notre cheval et à trouver une solution pour qu’il ne transpire pas trop et qu’il sèche correctement après le travail pour ne pas prendre froid.
• Peut-être serez-vous vous obligé de tondre votre cheval puis de le couvrir durant l’hiver.
  • ATTENTION : un cheval tondu devra être couvert de façon adapté à sa morphologie, son lieu de vie etc. Pour plus de conseils sur le type de couverture vous pouvez contacter UBAC Sellerie.
• Peut être qu’un cheval qui fait très peu de poil (ou de mauvaise qualité) et qui vit en extérieur, va perdre de l’état en dépensant de l’énergie pour se réchauffer. Dans ce cas Il vaudra mieux le couvrir.

4. Pour savoir si on couvre ou tonds son cheval : on s’adapte au cheval !

Ne tombez pas dans l’anthropomorphisme ! Se mettre à la place du cheval pour essayer de comprendre de quoi il a besoin est un pari qui peut être dangereux pour votre animal. Nous n’avons pas du tout les mêmes besoins.

D’un point de vue naturopathie, j’ai pu observer qu’en cessant de tondre, il y avait beaucoup moins de troubles digestifs, beaucoup moins de douleurs ovariennes et une nette amélioration sur la gestion des soucis articulaires.

N’oublions pas que l’hiver est une saison de « pause » où le métabolisme fonctionne au ralentit. Nous devrions adapter le mode de vie ainsi que le mode de travail de nos chevaux à cette période.

Au plaisir de rencontrer vos animaux et de vous accompagner dans leur suivi en naturopathie animale cet hiver.